Mon Alsace: B
Betshdorf
Après Soufflenheim voici une autre cité de potiers de grès depuis le XVIIIème siècle. Les grès de Betshcdorf, que l'on peut voir au musée de la poterie se caractérisent par leur couleur naturelle grise et leurs motifs bleu cobalt. La richesse en alumine de la terre produit à la cuisson une vitrification des parois. Ces poteries sont essentiellement utilitaires, chopes en grès, cruches à eau, pots pour conservation des oeufs ou du miel. Des grand récipients aux parois épaisses permettent de conserver la choucroute et la viande salée.
Barabli (le parapluie)
Le mot barabli est à lui seul une satire locale. Pendant la Première Guerre Mondiale, l'abbé Wetterle aurait trouvé un test pour différencier les prisonniers allemands des Alsaciens. Il montrait un parapluie. Les alsaciens disaient "s isch a Barabli" les allemands "es ist ein Regenschirm" ou "Schirm" pour les badois. Germain Muller fut avec Raymond Vogel, le fondateur du cabaret "Barabli" en 1946. Le Barabli s'installa au Théâtre du cercle à Strasbourg: 80 représentations et 80000 spectateurs par an pendant 42 ans à Strasbourg, Colmar ou Mulhouse. Le paradoxe veut "qu'en Alsace, le contraire soit toujours vrai" reposait à l'époque sur une culture régionale qui, parce qu'elle n'était ni tout à fait française ni tout à fait alémanique mais, à l'inverse, les deux à la fois, n'était pas pleinement assumée par les Alsaciens. Le trait de génie de Germain Muller aura été d'exprimer tout haut ce que tout le monde pensait tout bas et de le faire avec humour sur le mode du cabaret et de la dérision et surtout en dialecte.
Banc reposoir
Implantés en Alsace en 1811 par le Préfet Lezay Marnésia le long des routes menant aux marchés des villes, ces bancs devaient soulager les paysannes transportant dans un panier les produits de leur exploitation en vue de la vente au marché. Créés à l'occasion de la naissance du Roi de Rome, ces bancs, d'Napeles Bänk", furent installés enthousiasme par les municipalités. En 1853, sous l'impulsion du Préfet sont installés les bancs de l'Impératrice Eugénie, commémorant son mariage avec Napoléon III. Craignant un moindre succès, il est décidé que ces nouveaux bancs , établis tous les 2 km sur les chemins vicinaux, seront pris en charge par le département. Ils se composent de deux jambages en pierre surmontés d'un linteau, reposoir pour les charges portées sur la tête et d'une dalle inférieure servant de siège. Ils sont encadrés de 4 arbres. De part et d'autre sont installées deux bornes pouvant servir aux cavaliers pour se remettre en selle et aux paysans pour déposer leur hotte dorsale. 1448 bancs sont placés sur les routes d'Alsace.
Il existe encore un grand nombre de ces bancs et j'espère qu'ils ne seront jamais détruits. Lorsque j'étais petite, j'allais avec ma mère au village voisin (en bicyclette) voir mes grands-parents et il nous arrivait de nous reposer sur un de ces bancs.
Broderie (d'Stickerej) Comment aurais-je pu oublier de mentionner cela???
Les longues soirées d'hiver permettaient aux femmes de faire "courir l'aiguille". Quelque soit le milieu social, on brodait le linge de table ou de corps, on tricotait les blasons et on crochetait des dentelles. Dans les milieux paysans on s'exprime surtout par le point de croix pour les napperons, le point de tige ou de chaînette pour la préparation du trousseau, essentiellement avec des motifs rouges. Dès l'école, toute jeune fille apprenait à broder grâce à son canevas modèle ('s Muschterdiechel). On brodait aussi les encolures de chemises et les taies d'oreiller, voire les serviettes et essuie-mains, de motifs symboliques et géométriques. Les coutures du blanc, chemises ou tabliers, étaient réservées à des femmes spécialisées, (d'Wissnajere). Pour les costumes il y avait la Trachtenajere